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| L'INVENTION DE LA POÉSIE | |
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ouadie Admin
تاريخ التسجيل : 02/10/2009 العمر : 62 الموقع : www.youtube.com
| موضوع: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 17:38 | |
| 1. Les troubadours De 1100 environ à la fin du XIIIe siècle les troubadours inventent la poésie lyrique en langue d'oc. Les troubadours sont poètes mais aussi musiciens et compositeurs. Les tout premiers sont originaires du Limousin, puis de toute la Provence. Ce n'est qu'à partir de 1160 environ que les structures et la thématique des troubadours sont reprises en langue d'oïl par les trouvères, ainsi que plus tard en Allemagne (les Minnesängers), en Espagne et en Italie. | Environ 2500 poèmes, anonymes ou attribués, nous sont parvenus, pour environ 350 troubadours répertoriés. Ces poèmes ont en général été conservés dans des recueils manuscrits regroupant les textes de nombreux auteurs appelés "chansonniers". Dans ces recueils, on trouve également des vidas (vies) souvent très postérieures qui fournissent des éléments biographiques extrêmement lacunaires et sujets à caution. Les troubadours sont d'origines sociales et de statuts très divers : Guillaume IX était duc d'Aquitaine, Jaufré Rudel "prince de Blaye", mais Cercamon ("celui qui court le monde") et Marcabru (surnommé "pain perdu") de simples jongleurs sans doute très pauvres. L'un des principaux troubadours de la deuxième moitié du XIIe siècle, Bernard de Ventadour, qui suivit Aliénor d'Aquitaine à la cour Angleterre, était d'origine assez humble, fils d'une servante du château de Ventadour. | Certains troubadours sont des femmes, les trobaïritz, la plus connue étant la Comtesse de Die. Le terme troubadour (trobador en occitan) vient du verbe trobar, du latin tropare, qui signifie alors "composer des tropes", c'est-à-dire des pièces chantées en latin destinées à orner le chant liturgique. Mais, peu à peu, le terme désigne également une activité littéraire qui se donne comme création, invention, trouvaille. Les troubadours inventent le poète comme "trouveur" de mots, de sons, de rimes, c'est-à-dire comme artisan, forgeron, "facteur" diront plus tard les grands rhétoriqueurs. |
2.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch11.html]Quelques troubadours[/url] 3.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch12.html]L'invention de la poésie[/url] 4.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch13.html]Les formes du Trobar[/url] 5.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch14.html]Les trouvères[/url] 6.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch15.html]Quelques trouvères[/url] 7.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch16.html]De nouvelles formes poétiques[/url] 8.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch17.html]La parole poétique (aux XIIe et XIIIe siècles : congés et dits)[/url] 9.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch18.html]Rutebeuf (XIIIe siècle - mort vers 1285)[/url] 10.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch19.html]La poésie du non sens (1250-1350)[/url] 11.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch20.html]Un nouveau lyrisme (XIVe et XVe siècles)[/url] 12.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch21.html]Les genres poétiques à forme fixe (aux XIVeet XVe siècles)[/url] 13.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch22.html]Guillaume de Machaut (V. 1300 -1377)[/url] 14.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch23.html]Les héritiers de Machaut : Froissart – Deschamps – Chartier[/url] 15.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch24.html]Christine de Pizan (V.1364-1431) [/url] 16.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch25.html]Charles d'Orléans (1394 -1465)[/url] 17[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch26.html]François Villon (1431 ou 1432 – ap. 1463)[/url] 18.[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch27.html]Les Grands rhétoriqueurs (fin XVe siècle)[/url] | |
| | | ouadie Admin
تاريخ التسجيل : 02/10/2009 العمر : 62 الموقع : www.youtube.com
| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 17:41 | |
| | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Guillaume IX d'Aquitaine (ou de Poitiers) (1071-1127) est un grand seigneur, duc d'Aquitaine, qui joua un rôle historique et militaire. Son œuvre crée le genre courtois mais lui échappe en partie, car la courtoisie y voisine avec un réalisme grossier, parfois obscène. Il est d'ailleurs présenté par sa vida comme un grand séducteur peu porté dans la vie à considérer ses maîtresses comme des suzeraines inaccessibles. Cercamon est l'un des plus anciens troubadours (il écrit vers 1135). C'est un jongleur de Gascogne, dont Marcabru aurait été l'élève. Sa vida dit qu'"il parcourut le monde entier, partout où il put aller ; c'est pourquoi on le surnomma Cercamon (cherche-monde)". Bertran de Born (1140- v.1215) est un gentilhomme limousin. On connaît de lui une cinquantaine de poèmes, dont l'un avec sa notation mélodique. Leur sujet est souvent l'amour, mais aussi la morale et la politique. Il joua d'ailleurs un rôle politique assez important dans l'histoire de son temps. Raimbaut d'Orange est un grand seigneur, et l'un des plus importants poètes du XIIe siècle. On a conservé une quarantaine de ses poésies (dont le célèbre "Er resplan la flors enversa, quand paraît la fleur inverse") qui se caractérisent par une grande maîtrise de la langue et du vers, un savant entrelacement de rimes rares et sonores. C'est le théoricien du trobar clus inauguré par Marcabru. Arnaut Daniel (v. 1150-1160 - v. 1200) s'inscrit dans la lignée de la poésie savante de Raimbaut d'Orange. Entre 1180 et 1200, il compose 16 chansons, un sirventès, ainsi que sa très fameuse sextine. C'est l'auteur le plus représentatif du trobar ric, langue riche qui renouvelle le sens des mots, en crée de nouveaux, et privilégie les structures formelles très recherchées. Peire Cardenal (v. 1180 - v. 1280), de famille noble, après une formation de clerc, compose une œuvre abondante : après quelques chansons d'amour dans sa jeunesse, il s'adonne plutôt à la satire, d'une ironie âpre, dans 56 sirventès, 18 coblas et divers chants. Guiraut Riquier (fin XIIIe-1292) est l'un des derniers troubadours et l'un des plus féconds. Pour vivre de sa plume, il doit aller, en ce crépuscule de la poésie occitane, de protecteur en protecteur. Très prolixe, il compose plus de 100 pièces, auxquelles on a pu reprocher une certaine facilité, mais qui font preuve de beaucoup d'invention (mètres nouveaux, création de nouveaux genres). Les trobaïritz sont des femmes troubadours. Les plus célèbres sont la Comtesse de Die, Marie de Ventadour, Azalaïs de Porcairagues, Na Castelloza, Clara d'Anduze, Bieiris de Romans. | Environ 2500 poèmes, anonymes ou attribués, nous sont parvenus, pour environ 350 troubadours répertoriés. Ces poèmes ont en général été conservés dans des recueils manuscrits regroupant les textes de nombreux auteurs appelés "chansonniers". Dans ces recueils, on trouve également des vidas (vies) souvent très postérieures qui fournissent des éléments biographiques extrêmement lacunaires et sujets à caution. Les troubadours sont d'origines sociales et de statuts très divers : Guillaume IX était duc d'Aquitaine, Jaufré Rudel "prince de Blaye", mais Cercamon ("celui qui court le monde") et Marcabru (surnommé "pain perdu") de simples jongleurs sans doute très pauvres. L'un des principaux troubadours de la deuxième moitié du XIIe siècle, Bernard de Ventadour, qui suivit Aliénor d'Aquitaine à la cour Angleterre, était d'origine assez humble, fils d'une servante du château de Ventadour. | Marcabru (première moitié du XIIe siècle), surnommé "pain perdu", est un simple jongleur, enfant trouvé selon sa vida. Nous avons conservé 42 de ses textes, écrits entre 1130 et 1148. Il s'y élève souvent contre l'hypocrisie de la fin'amor. Son style est marqué par un réalisme cru et violent mais aussi par une discipline sévère et l'utilisation d'un lexique recherché : c'est le premier poète du trobar clus. Jaufré Rudel (milieu XIIe), prince de Blaye, mourut, selon sa vida, à Tripoli, dans les bras de la princesse dont il avait été amoureux sans la connaître. Chantre de l' "amour de loin", il a laissé huit poèmes nourris de rêveries et de casuistique amoureuse et caractérisés par la répétition obsédante du mot lohn (loin). Bernard de Ventadour (2e moitié du XIIe siècle) est l'un des plus célèbres troubadours. D'origine assez humble (selon sa vida, il était le fils d'une servante et d'un domestique du château de Ventadour), il fut instruit à l'art poétique par son seigneur, Ebles II le "chanteur", et suivit Aliénor d'Aquitaine à la cour d'Henri II Plantagenêt en Angleterre. |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 17:58 | |
| L'invention de la poésie | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Les troubadours inventent une nouvelle conception de l'amour et l'intègrent au système des valeurs chevaleresques. La fin'amor, ou amour courtois, est une éthique de la sexualité sublimée, et une esthétique du désir qui ne peut être assouvi : la dame aimée est une suzeraine, par définition supérieure et inaccessible, en général mariée à un autre. | Mais l'invention principale des troubadours n'est pas thématique ni morale : l'amour courtois est en effet inséparable de la poésie, l'amour pour la dame est aussi l'amour pour la langue. La poésie courtoise fonde ainsi une morale profane de la création poétique. C'est par le raffinement formel du poème que le troubadour lutte contre la menace, toujours présente au cœur du poème, du néant, de l'ironie, du désespoir et de la mort. Le concept de joi, ambigu en raison d'une étymologie multiple (gaudium, la joie, mais aussi joculus, le jeu, et peut-être jocalis, joyau) met bien en évidence la complexité du plaisir recherché par le troubadour, jeu et joie de l'amour mais aussi de l'écriture. Les troubadours ont ainsi inventé la rime, qui, plus que la fin du vers, signale les mots importants (amors, joi, dona) et surtout souligne l'entrelacement des êtres dans l'amour et de l'amour avec la poésie. La chanson, tout entière, est fondée sur la disposition, la mise en valeur des rimes, le jeu de leurs sonorités. La rime n'existe pas ou peu avant les troubadours, elle restera pour longtemps, après eux, la marque de la poésie dans la littérature occidentale. | Avec les troubadours, enfin, la poésie devient un métier et le poète un écrivain, c'est-à-dire un créateur, un artisan de la langue. C'est la raison pour laquelle leur poésie, très raffinée dans l'expression, ne poursuit absolument pas l'originalité thématique. Le poète ne cherche pas la nouveauté, mais à renouveler des motifs hérités par une voix, un style, une forme qui lui appartiennent en propre. Il accorde par conséquent la plus grande attention aux formes du trobar. |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:00 | |
| Les formes du Trobar | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Très vite la poésie des troubadours évolue vers un formalisme conscient et raffiné. Les troubadours privilégient la réalisation virtuose de motifs et d'éléments formels. Ils aiment également intégrer de nombreuses citations de textes antérieurs. Leur poésie est par conséquent assez difficile, très codée, très allusive et très réglementée, même et surtout lorsqu'elle est au premier abord d'une grande limpidité. Chaque poème doit ainsi posséder une structure métrique et une mélodie propres. La forme essentielle du trobar est la canso (chanson). Elle est composée d'octosyllabes ou de décasyllabes (dans ce cas la césure est en général après la sixième syllabe, contrairement à la césure épique), organisés d'un nombre variable (souvent 4 ou 5) de strophes ou coblas qui sont les unités métriques, musicales et sémantiques du poème, et dont chacune est divisée en deux parties par le jeu des rimes. La chanson se termine par un envoi (ou tornada) moitié moins long et qui reprend les rimes de la fin de la dernière strophe. Les rimes peuvent être identiques dans toutes les strophes (coblas unissonans), ou encore varier d'une strophe à l'autre (coblas singulas), toutes les deux strophes (coblas doblas), etc. Il existe également des dispositions beaucoup plus complexes, telle la sextine d'Arnaut Daniel. | Les troubadours distinguent trois conceptions de l'art poétique. Le trobar leu ou plan [léger, clair, large] recherche une expression simple et naturelle, et se veut relativement facile et accessible même s'il fait souvent montre d'une grande virtuosité. Jaufré Rudel ou Bernard de Ventadour en sont des représentants. Le trobar clus [secret, fermé] revendique une poésie obscure, voir hermétique, aux formulations énigmatiques. Son théoricien est Raimbaut d'Orange. Enfin le trobar ric [riche] prône la recherche de rimes riches, de mots et d'assonances rares, l'abondance de figures de langue. C'est notamment le propos d'Arnaut Daniel. |
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:02 | |
| Les trouvères | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
À partir du milieu du XIIe siècle, le lyrisme courtois s'implante aussi dans le nord de la France. Cette avancée géographique est un passage de la langue d'oc à la langue d'oïl, et ne va pas sans quelques transformations. Les poètes que l'on nomme trouvères (transposition de troubadour) adaptent en langue d'oïl les structures formelles et les motifs de la canso. Ils adoptent un style plus simple, d'allure plus populaire, et font évoluer la poésie vers un lyrisme non courtois, découvrant de nouvelles formes poétiques. Ces formes ne sont pas totalement inventées par les trouvères, elles sont parfois reprises de genres plus anciens, de formes transmises par la tradition orale. Il n'en reste pas moins que la translatio lyrique vers le nord s'accompagne d'un renouvellement thématique et formel. Le goût a sans doute changé : le style poétique des troubadours commence à paraître ésotérique et distant, face à un ton plus personnel chez les trouvères. Parmi les 200 noms connus de trouvères on trouve un certain nombre de nobles de haut rang (Jean de Brienne, Gace Brulé, le Châtelain de Coucy, Conon de Béthune), mais également des clercs formés par l'église : Hélinant de Froidmont, par exemple, a vécu à la cour, puis devient moine près de Beauvais. Les riches villes du nord de la France deviennent peu à peu des centres littéraires importants, autour des puys, sociétés littéraires qui organisent des concours de poésie. Jean Bodel, qui écrit au XIIe siècle, appartient ainsi à la confrérie des jongleurs d'Arras. L'un des trouvères les plus connus appartient à leur deuxième génération, au XIIIe siècle. Thibaut de Champagne, roi de Navarre est le plus célébré de son temps, il sera salué par Dante comme un précurseur. | |
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:03 | |
| Quelques trouvères | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Blondel de Nesles, chevalier ou ménestrel picard, est l'un des premiers trouvères courtois. Il compose une vingtaine de chansons savamment versifiées entre 1175 et 1200-1210. Gace Brulé (v. 1160 - ap. 1213), noble champenois, fut protégé par Marie de Champagne. On connaît de lui une cinquantaine de poèmes d'amour, qu'il écrit à partir de 1180 environ. Le Châtelain de Coucy (fin XIIe-1203) a composé une quinzaine de chansons d'amour très mélancoliques. Sa vie devient une légende (le cœur mangé) et le sujet d'un roman. Conon de Béthune (v. 1150 - 1219), baron arthésien de haut lignage, a laissé des chansons courtoises et des chansons de croisade. Il se croisa deux fois et, après la conquête de Constantinople, devint régent de l'Empire latin d'Orient. Jean Bodel (1165 ?-1210) appartient à la confrérie des jongleurs d'Arras. C'est un véritable écrivain de métier et un polygraphe : on lui attribue Les saisnes (Saxons) (chanson de geste inachevée du dernier tiers du XIIe siècle), cinq pastourelles, neuf fabliaux, l'une des premières pièces de théâtre en français, le Jeu de saint Nicolas (1200), un miracle de 1500 octosyllabes qui s'inspire d'une légende grecque énergiquement modernisée, et les Congés (v. 1202), un long poème d'adieu au monde écrit lors de sa retraite dans une léproserie. Hélinant de Froidmont (v. 1160 - 1220) naît en Picardie d'une famille noble flamande exilée, vit une jeunesse frivole et légère, puis se convertit et se retire à Froidmont, monastère cistercien du diocèse de Beauvais. Il est l'auteur d'épîtres et de sermons en latin. Ses Vers de la mort (v. 1194-1197) sont très célèbres au Moyen-Âge. Thibaut de Champagne (1201-1253), roi de Navarre, petit-fils de Marie de Champagne, arrière petit-fils d'Aliénor d'Aquitaine, est le trouvère le plus célébré de son temps, et sera au siècle suivant salué par Dante comme un précurseur (De Vulgari Eloquentia). Il est l'auteur de 71 compositions lyriques variées (dont 37 chansons d'amour) dans lesquelles il fait montre d'une grande virtuosité technique et verbale (il apprécie jeux de mots, pointes, métaphores filées et allégories) ainsi que d'une certaine désinvolture ironique envers la matière courtoise. Baude Fastoul (début XIIIe - 1272), trouvère arrageois, est l'auteur, au moment de sa retraite dans une léproserie, d'un Congé en vers plein d'imagination macabre et d'humour noir, qui s'inspire de celui rédigé dans des circonstances identiques par Jean Bodel, et dont la forme est empruntée aux Vers de la mort d'Hélinant de Froidmont. Colin Muset (deuxième tiers du XIIIe) est ménestrel et compose une vingtaine de chansons spirituelles et enjouées, qui s'éloignent souvent de la courtoisie pour faire l'éloge des plaisirs des sens et de l'épicurisme. Précurseur d'une poésie plus personnelle, il se met en scène et se raconte dans ses poèmes. Il y exploite également les possibilités sémantiques de son pseudonyme (petite souris, mais aussi celui qui musarde ou joue de la cornemuse). [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch15-1.html]Extrait de "Li Congies" (Le Congé) de Jean Borel (V. 1202)[/url] | |
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| | | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:06 | |
| De nouvelles formes poétiques | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
La poésie des trouvères voit naître un lyrisme non courtois, et amorce une évolution vers une poésie de l'expression personnelle, dans laquelle Rutebeuf et plus tard François Villon excelleront. La chanson d'amour se voit également adaptée à des thèmes religieux, la dame devenant la Vierge Marie, par exemple dans les poèmes insérés par Gautier de Coincy dans ses Miracles de Notre-Dame. | L'amour terrestre est traité avec sensibilité, en privilégiant le cœur plutôt que l'esprit, dans de petits drames de genre aux motifs très répétitifs que l'on nomme "chansons de femme", même si l'auteur est souvent un homme, car ils mettent en scène un "je" féminin : chansons de "mal mariée", "chansons d'ami" (dont on déplore l'absence ou la trahison, dont on anticipe la venue, etc.), "chansons de toile" (dans la strophe initiale une jeune femme noble est occupée à des travaux d'aiguille, ou "lit en un livre" comme la Belle Doette, puis le poème évoque ses amours contrariées), "chansons d'aube" (qui narrent le réveil d'amants surpris par l'aube et le cri du guetteur, et malheureux de se séparer), pastourelles (qui racontent la rencontre entre un chevalier et une bergère, plus ou moins facile, mais toujours habile, et la joute langagière et/ou érotique qui s'ensuit), etc. Les trouvères contribuent donc à diversifier les genres lyriques, en introduisant de nombreuses formes à refrains (par exemple des "chansons à danser", comme les ballettes, rondeaux, virelais) ainsi que les mètres utilisés : octosyllabes et décasyllabes dominent toujours, mais on s'autorise les mélanges de mètres variés selon des schémas repris à chaque strophe. |
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:07 | |
| La parole poétique (aux XIIe et XIIIe siècles : congés et dits) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| Dès la fin du XIIe siècle, la poésie acquiert dans certains genres un ton plus personnel, qui marque la naissance d'un lyrisme au sens moderne d'expression du je, de parole poétique. Les Vers de la Mort d'Hélinand de Froidmont (v. 1194-1197) sont très célèbres au Moyen-Âge : après une jeunesse frivole, le poète se retire au monastère de Froidmont et adresse à la Mort personnifiée une cinquantaine de strophes où la virtuosité formelle (chaque strophe de 12 octosyllabes repose sur un jeu de rimes complexe, basé sur 2 rimes seulement : aab aab bba bba) voisine avec une signification forte et la souligne. Ces poèmes se caractérisent par la volonté de surprendre et d'émouvoir, des phrases simples comme des proverbes, une imagerie religieuse très concrète. Au XIIIe siècle, de nombreux textes s'en inspirent, à commencer par les émouvants Congés (1202) où Jean Bodel, frappé par la lèpre, fait ses adieux au monde. Le genre du congé est ensuite repris par exemple par Baude Fastoul (en 1272) ou Adam de la Halle (vers 1280). | Dans tous ces poèmes, ainsi que dans les Poèmes de l'Infortune de Rutebeuf ou plus tard les rondeaux de Charles d'Orléans ou le Testament de François Villon, le je est très présent, le poète se représente fréquemment dans le poème, qui est l'occasion d'une méditation sur la vie et la création poétique, le ton est autobiographique, même s'il s'agit souvent de fausses confidences (le je poétique n'est pas au Moyen-Âge le je du poète). Le XIIIe siècle voit également la naissance du dit ou ditié, forme souple de longueur variable, en octosyllabes à rimes plates. Comme l'indique son nom, le dit n'est pas destiné à être chanté : c'est un discours, une théâtralisation de la poésie, qui mime la parole et fait une large place à la première personne. Rutebeuf compose de nombreux dits, et le genre aura un grand succès aux XIVe et XVe siècles. |
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:09 | |
| Rutebeuf (XIIIe siècle - mort vers 1285) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Il est rude, c'est pourquoi il s'appelle Rudebœuf / Rutebeuf œuvre rudement Rutebeuf est le plus illustre des poètes du XIIIe siècle, mais on ne sait quasiment rien de lui. Son nom même, que l'on trouve dans ses vers, est sans doute un surnom. Il est peut-être d'origine champenoise, vit à Paris, est sans doute poète de profession et traverse des phases de grande pauvreté. | Son œuvre, composée entre 1248 et 1272 (au moins) est d'une grande diversité thématique et formelle : hagiographie (Vie de Sainte Helysabel), théâtre (Miracle de Théophile, vers 1260, le plus ancien exemple de miracle par personnages), poèmes polémiques (par exemple pour défendre les maîtres séculiers contre les frères prêcheurs, vers 1250), appel à la croisade (Nouvelle complainte d'outremer), œuvres satiriques (Renart le Bestourné ou Dit de l'Herberie, un monologue imitant celui du charlatan qui vend ses herbes). Ses vers les plus connus sont les Poèmes de l'infortune, qui peignent la pauvreté, le froid, le jeu, la débauche, la vie et la mort pitoyable de ses compagnons de misère, par exemple dans le toujours célèbre "Que sont mes amis devenus / Que j'avais de si près tenu / Et tant aimé ?" Ses poèmes sont le plus souvent des dits, qui mettent en scène un je tour à tour poignant et pamphlétaire qui s'adresse à son lecteur et cherche à l'émouvoir. Ils semblent évoquer des expériences vécues et donnent l'illusion de la confidence, par l'accumulation de détails réalistes et la récurrence d'images prégnantes. Il faut toutefois se garder de cette illusion de sincérité autobiographique : la pauvreté et le malheur du jongleur sont un topos de la poésie médiévale. Le travail sur la langue de Rutebeuf est d'une grande virtuosité : il recherche notamment des rimes riches et équivoques et se livre à de nombreux jeux de mots (par exemple sur son nom) |
[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch18.1.html]Extrait de "Ci Commence le miracle de Théophile"de Rutebeuf (1260)[/url] | |
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:14 | |
| La poésie du non sens (1250-1350) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Resveries, oiseuses, fatrasies et fatras L'une des tendances de la poésie des XIIIe et XIVe siècles consiste à prendre le contre-pied de ce qui est juste, normal, raisonnable, pour privilégier la parodie, la folie et la subversion. Cette poésie du non-sens se veut le miroir carnavalesque d'une société et d'un monde perçus comme absurdes. Dans ce monde à l'envers, le langage lui-même se déconstruit et le délire verbal envahit la parole poétique, au sein de quelques genres assez codifiés : - La sotte chanson ou sotte amoureuse (chanson du sot ou chanson de sottise) est un poème parodique, une inversion ironique de la poésie courtoise, dans lequel la grossièreté, la trivialité et l'obscénité ont pour objet de déclencher le rire. - La fatrasie est composée de onze onzains de vers courts qui racontent une série d'histoires incohérentes, et visent souvent le non-sens absolu (55 Fatrasies d'Arras). - La resverie ou oiseuse comprend un nombre indéterminé de distiques liés par la rime, mais sans lien sémantique, un empilement de bouts-rimés qui engendre une série de coq-à-l'âne (Oiseuses de Philippe de Beaumanoir). - Le fatras, spécialité du Nord de 1320 à 1430 environ, reprend le schéma de la fatrasie en lui ajoutant un distique : un refrain emprunté à un autre poème est scindé pour devenir le premier et le dernier vers d'une strophe, puis ce distique est farci (c'est l'étymologie de fatras) d'une glose absurde, une historiette accumulant des images invraisemblables, des êtres bizarres, et les jeux de mots. Watriquet de Couvin, ménestrel au service du comte de Blois, compose par exemple trente fatras entre 1320 et 1330. Au XVe siècle, le fatras échappe au non-sens : l'Art de Rhétorique (1432) du théoricien Baudet Hérenc distingue le "fatras possible" et le "fatras impossible" (certains grands rhétoriqueurs en écriront). | |
| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:15 | |
| Un nouveau lyrisme (XIVe et XVe siècles) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| Au XIVe siècle, la poésie se détache de la musique : Guillaume de Machaut, parce qu'il est à la fois un grand poète et un grand musicien, est le premier à établir une distinction entre poésie et musique, entre ses ballades "notées" et ses ballades "non notées" (c'est-à-dire non accompagnées d'un air obligatoire) qui sont beaucoup plus nombreuses. A sa suite Eustache Deschamps, dans son Art de Dictier et fere chansons (1393), distingue la "musique naturelle" des vers de la "musique artificielle" des instruments. Cette dissociation qui sera bientôt complète va stimuler les recherches sur les rimes et les rythmes, les jeux sur les sonorités, et par conséquent permettre l'émergence de la poésie au sens moderne. De nombreux traités de poétique, dits " arts de seconde rhétorique ", se fixent d'ailleurs aux XIVe et XVe siècles la poésie comme sujet de réflexion. | Les XIVe et XVe siècles sont également le temps des recueils, dans lesquels le poète dispose son œuvre, en fixe l'ordonnance, expose parfois sa conception de l'art poétique dans un prologue. La chanson courtoise est délaissée au profit de genres poétiques à forme fixe. Guillaume de Machaut donne enfin au dit, forme plus souple qui existait dès le XIIIe siècle, une impulsion nouvelle et une tonalité plus personnelle. Ces textes hybrides où s'entrelacent un récit prétendument autobiographique, des réflexions, des insertions lyriques (illustrations ou commentaires) et des récits mythologiques, sont à la frontière entre le roman et la poésie. Le célèbre Voir Dit de Guillaume de Machaut en est l'un des exemples les plus achevés. |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:17 | |
| Les genres poétiques à forme fixe (aux XIVeet XVe siècles) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Les formes poétiques que redécouvre le XIVe siècle, grâce notamment à Guillaume de Machaut, existaient auparavant mais étaient cantonnées dans la catégorie des chansons à danser (à l'exception du lai, ce sont d'ailleurs des formes à refrains). | Le lai lyrique est une suite de 12 strophes qui diffèrent entre elles par le mètre, les rimes, le nombre de vers, sauf la première et la dernière, qui sont de structure identique. La ballade (du latin ballare, danser) est la forme la plus répandue, et aura un succès durable pendant deux siècles. Elle se compose de trois à cinq strophes de longueur variable (au maximum douze vers, en général des dizains sur quatre rimes, ou des huitains sur trois rimes) qui se terminent par un refrain d'un ou deux vers et sont en général suivies par un envoi moitié moins long. Les mêmes rimes sont reprises dans toutes les strophes et dans le même ordre. Le rondeau est une forme plus nouvelle et originale, dont les traits essentiels sont la brièveté, l'importance du refrain, et surtout une forme circulaire : les vers initiaux sont repris partiellement ou intégralement au milieu et à la fin du poème. Le modèle le plus fréquent est une structure de huit vers sur deux rimes (abaaabab). Le rondeau connaîtra son apogée à l'époque de Charles d'Orléans, qui développe le rondeau à quatrains (abba) ou à cinquains (aabba). Le virelai, que l'on appelle aussi chanson balladée, est également une structure à refrain (refrain-strophe-refrain-strophe-refrain, en général) dont l'intérêt réside surtout dans l'enchevêtrement de vers de taille différente. |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:18 | |
| Guillaume de Machaut (V. 1300 -1377) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Guillaume de Machaut est né à Machault en Champagne, dans une famille roturière. Après une formation de clerc, il entre au service de divers grands seigneurs, mais il est aussi chanoine de Reims, ce qui lui donne une relative indépendance. Son génie est polymorphe : il est à la fois l'un des plus grands poètes du Moyen-Âge et un grand musicien, auteur de mélodies, mais aussi de motets, et de la première messe polyphonique. Il est de ce fait le premier à dissocier musique et poésie. | Célébré comme un maître et un chef de file par tous les poètes des XIVe et XVe siècles, il compose environ 400 pièces lyriques d'inspiration courtoise. Il reprend des formes anciennes, les raffine, en explore les possibles, en définit les règles, et fait leur succès. Son Remède de Fortune (v. 1340), un dit narratif, contient ainsi neuf pièces lyriques qui sont considérées comme des modèles de chacun des genres. A la fin de sa vie il rédige un Prologue à ses œuvres qui, sous la forme d'une fiction allégorique, constitue un véritable art poétique. Il écrit aussi une dizaine de dits narratifs en octosyllabes avec insertions lyriques, souvent consacrés à des débats de casuistique amoureuse où le narrateur est soit témoin soit confident soit partie. | Son chef d'œuvre est Le Livre du Voir Dit (1364) (c'est-à-dire dit véridique, dit de la vérité), qui narre une histoire d'amour (une jeune dame est amoureuse d'un vieux poète dont elle ne connaît d'abord que la poésie) à la fois très concrète (ce n'est pas un amour de loin : la scène centrale est une scène d'union) et très allégorique. Le Voir Dit est une confession autobiographique sur la vieillesse et la position sociale du poète, mais aussi et surtout une réflexion sur l'expérience littéraire, les pouvoirs de la littérature, les mouvements de la mémoire qui y sont à l'œuvre (le poète est Phœbus et le livre Esculape : comme Esculape les morts, il fait revivre les souvenirs enfuis). Ce livre en train de s'écrire, qu'on a pu qualifier de "nouveau roman" du XIVe siècle, fait alterner avec bonheur des passages narratifs, des chansons, des lettres, et des échappées mythologiques. |
[url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch22-1.html]Extraits des "Rondeaux" de Guillaume De Machaut[/url] | |
| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:19 | |
| Extraits des "Rondeaux" de Guillaume De Machaut | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch22.html][/url] |
Extrait 1 Extrait 2 Extrait 3 | |
| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:21 | |
| Les héritiers de Machaut : Froissart – Deschamps – Chartier | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| Jean Froissart (v. 1337-ap. 1404), est l'auteur de Méliador (entre 1365 et 1380), le dernier grand roman arthurien en vers, et des Chroniques (1370-1400), son œuvre majeure, mais aussi de poèmes d'inspiration courtoise, et de dits s'inspirant souvent du Roman de la Rose et de ceux de Guillaume de Machaut : Le Paradis d'amour (1361-1362), L'Épinette amoureuse (v. 1369), La Prison amoureuse (1371-1372), L'Horloge amoureuse (v. 1368), Le Joli Buisson de Jeunesse (1373). Eustache Deschamps (v. 1346-1406), héritier direct de Guillaume de Machaut qui était son maître (et peut-être son oncle), est l'auteur de nombreux poèmes de sujets très variés, avec une prédilection pour les ballades, dans lesquelles il intègre souvent des épisodes réalistes ou comiques. Il prend une certaine distance vis à vis de la courtoisie en exposant sa philosophie du carpe diem et des amours faciles. | Son Art de Dictier (de composer) et fere chansons (1393) est le premier traité de poétique français. Alain Chartier (v. 1385- v. 1435), secrétaire du dauphin, le futur Charles VII, durant la guerre de Cent Ans, chroniqueur, il est aussi l'auteur de rondeaux, lais et ballades, du Quadrilogue invectif (1422), composé de quatre discours (la France en deuil, le Peuple, le Chevalier et le Clergé) appelant à la paix, et de la Belle Dame sans mercy (1424), un débat composé de cent strophes en octosyllabes qui pointe une faille de l'amour courtois et déchaîne une querelle (la dame, image d'une féminité nouvelle qui n'accepte pas forcément avec gratitude le désir masculin, rejette un amour qui, non réciproque, ne saurait faire peser sur elle aucune contrainte). |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:22 | |
| Christine de Pizan (V.1364-1431) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| Née en Italie vers 1364, Christine de Pizan arrive en France en 1368 lorsque son père, médecin et astrologue de Charles V, s'installe à la cour. Elle y épouse vers 1379 Étienne Castel, l'un des secrétaires du roi, qui meurt en 1389. Son destin singulier de première femme de lettres résulte de ce veuvage précoce : veuve à 25 ans d'un homme qu'elle a aimé, avec à sa charge trois enfants, une mère et une nièce, elle devient écrivain de métier pour gagner sa vie et celle de sa famille. Travailleuse acharnée et prolixe, elle multiplie les ouvrages didactiques, en prose ou en vers (elle a même écrit en 1410 un traité d'art et de droit militaire : le Livre des faits d'arme et de chevalerie), rédige des dits à insertions lyriques, des poèmes religieux, et offre à ses mécènes des recueils de ses œuvres réalisés dans son propre atelier de copistes. | Ses poèmes, composés à partir de 1394, sont le plus souvent organisés dans des recueils selon une trame narrative. Certains sont d'inspiration courtoise (les Cent Ballades d'Amant et de Dame, où les voix des deux protagonistes alternent), d'autres possèdent un ton plus personnel (la célèbre ballade "Seulette suy et seulette vueil estre"). La dimension autobiographique est importante dans des textes qui évoquent les circonstances réelles de sa vie, de manière allusive et allégorique (au début de la Mutation de Fortune en 1400-1403, et dans le Livre du chemin de longue étude, en 1402-1403), ou de manière plus précise (dans L'Avision Christine, 1405). Christine de Pizan n'hésite pas à s'engager politiquement, dans l'épître à la reine Isabeau (1405), la Lamentation sur les maux de la France (1401) ou le Livre du corps de Policie (1404-1407). Son œuvre est restée célèbre pour sa défense des femmes, dans les Lettres du Débat sur le Roman de la Rose (1401-1402) d'abord, et surtout dans le Livre de la Cité des Dames (1404-1405), qui rassemble des exemples de femmes illustres de tous les temps, puis le Livre des Trois Vertus ou Trésor de la Cité des Dames (1405), où elle s'adresse à ses contemporaines pour leur prodiguer des conseils. |
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| | | ouadie Admin
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| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:23 | |
| Charles d'Orléans (1394 -1465) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
Dedans mon Livre de Pensée / J'ai trouvé écrivant mon coeur La vraie histoire de douleur / De larmes toute enluminée Charles d'Orléans est un prince "cru au jardin semé de fleurs de lys" au destin amer. Son frère, le roi Charles VI, sombre dans la folie avant même sa naissance. Son père, Louis d'Orléans, est assassiné sur l'ordre de Jean sans Peur en 1407 (il a treize ans), sa mère meurt en 1408, sa cousine et première épouse en 1409. | Il commence à écrire vers 1410. Capturé à Azincourt, il reste prisonnier des Anglais durant toute sa jeunesse, de 1415 à 1440. Libéré, il traverse une brève période d'action politique, puis se retire à Blois pour se consacrer à la poésie. De 1450 à 1455, il transcrit à la main le recueil de ses œuvres et le complète, définissant ainsi l'organisation de son œuvre poétique, qui recoupe son itinéraire sentimental et intellectuel. Dès 1437, Charles d'Orléans s'écarte des thèmes courtois pour trouver une inspiration plus personnelle et célébrer le nonchaloir, l'insouciance mélancolique. Si le XVe est le siècle de la mélancolie, en effet, Charles d'Orléans, l'"écolier de Mélancolie" en est l'un des meilleurs représentants. Ses poèmes, marqués par son goût pour la réflexion et l'introspection ("Il n'est nul si beau passe-temps / Que se jouer à sa pensée"), composent le récit d'une expérience intérieure faite de conscience de soi et d'observation d'autrui, d'une méditation très actuelle sur la nature du moi, le passage du temps, la souffrance comme outil de connaissance ("L'eau de Pleur, de Joye ou de Douleur / Qui fait mouldre le moulin de Pensée"). | Ses vers mêlent raffinement courtois et tracas quotidiens, confidence et pudeur, pathétique et ironie. L'émotion y est disciplinée par la rhétorique et tempérée par l'humour. Il faut également souligner l'élégance et la légèreté de ses pièces, qui laissent une impression de limpidité et de facilité. Il a surtout composé des poèmes courts, ballades et rondeaux, ainsi que quatre complaintes et deux dits narratifs. Sa forme de prédilection est le rondeau de 12 ou 15 vers, très proche par la forme et les thèmes du sonnet qui triomphera au siècle suivant. |
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| | | ouadie Admin
تاريخ التسجيل : 02/10/2009 العمر : 62 الموقع : www.youtube.com
| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:24 | |
| François Villon (1431 ou 1432 – ap. 1463) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| D'après divers documents découverts au XIXe siècle, François de Montcorbier, orphelin de père, naît à Paris en 1431 ou 1432, et est confié à Guillaume de Villon, chapelain. De 1443 à 1452 il fait des études et est nommé maître ès arts en 1452. Ensuite, on lui connaît surtout des démêlés avec la justice, si l'on excepte un séjour à la cour de Charles d'Orléans à Blois (fin 1456-1460) : en 1461 il est emprisonné, en 1462 arrêté, torturé et condamné à être pendu, en 1463 ce jugement est cassé en appel, il est exilé de Paris pour 10 ans et l'on perd sa trace. La légende s'est emparé très tôt de son personnage et les données autobiographiques disponibles ont été amplifiées : Villon était-il un mauvais garçon bon vivant, un poète maudit ou un véritable criminel, membre de la société secrète de malfaiteurs dite des Coquillards ? | François Villon a écrit des ballades et des rondeaux, ainsi qu'un Débat du Cœur et du Corps. Mais il est surtout célèbre pour ses deux dernières œuvres, qui appartiennent au genre du congé poétique : les Lais (1456), quarante huitains d'octosyllabes à rimes croisées, sont la première ébauche de son Testament (1461). Ce testament fictif et parodique de 2023 vers est composé également de huitains entrecoupés de poèmes qui peuvent en être détachés (comme la célèbre "Ballade des Dames du temps jadis"). La première partie, les Regrets (800 vers), est une méditation sur la vieillesse et la fuite du temps, la deuxième partie est consacrée à une succession de Legs souvent ironiques qui s'achève sur une invitation à boire à la fois burlesque et poignante. Ce texte complexe et ambigu, derrière lequel le "vrai" Villon demeure totalement insaisissable, mêle l'obsession de la décrépitude et de la mort à des pirouettes carnavalesques, et explore les registres les plus divers : dérision et prière, paillardise et émotion, rire et larmes, repentir et défi. Villon y recrée tout le Paris populaire de son époque, dans un style vivant et irrévérencieux envers l'ordre établi, qui se caractérise également par une utilisation très riche des possibilités du langage : citations, digressions, jeux de mots, associations d'idées et autres explorations de la carte complexe des souvenirs. |
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| | | ouadie Admin
تاريخ التسجيل : 02/10/2009 العمر : 62 الموقع : www.youtube.com
| موضوع: رد: L'INVENTION DE LA POÉSIE الإثنين 14 أبريل 2014 - 18:25 | |
| Les Grands rhétoriqueurs (fin XVe siècle) | [url=http://www.meduc.ufc.dz/cours/LITTERATURE FRAN%c3%87AISE/seq 1/ch10.html][/url] |
| Après François Villon, la poésie du Moyen-Âge tourne le dos au lyrisme et à l'expression personnelle, sincère ou non, pour s'attacher à des recherches plus formelles. Les poètes regroupés sous l'étiquette (qui est d'abord une dénomination impropre et péjorative résultant d'un contresens) de grands rhétoriqueurs mettent leur virtuosité technique au service d'un contenu qui semble banal et répétitif : ce sont des poètes de cour (où ils occupent souvent de hautes fonctions) qui écrivent des poèmes de circonstance, dans lesquels cependant la critique des puissants n'est pas forcément absente. Ils considèrent que la poésie relève avant tout de la "seconde rhétorique", recherchent la perfection formelle, et rédigent souvent des arts poétiques (Doctrinal de seconde rhétorique de Baudet Herenc, Art de Rhétorique de Jean Molinet). | Ils composent des ballades, rondeaux, et virelais, et inventent quelques nouveaux genres, tels le prosimètre et l'invective (qui font alterner des strophes figurées et leurs gloses en prose) ou le chant-royal (cinq strophes de schéma identique, souvent 11 décasyllabes sur le schéma ababccddede, suivies d'un envoi (fictif) au prince qui décernera une récompense). Leur poésie fait appel de manière systématique aux figures, aux tropes, et surtout à divers raffinements formels. Ils s'attachent ainsi à perfectionner les mètres et les rimes : sont ainsi définies les rimes léonine (au moins deux sons), couronnée (redoublée à l'avant dernière syllabe), ecquivocquée (fondée sur un jeu de mot), batelée (double rime à l'hémistiche), rétrograde ou enchaînée (reprise de la rime au début du vers suivant), serpentine (généralisée à toutes les syllabes du vers), etc. Les grands rhétoriqueurs, enfin, aiment à expérimenter toutes les possibilités de la langue : jeux de mots, techniques lettristes et contraintes oulipiennes avant la lettre (par exemple des poèmes mots-croisés pouvant se lire dans tous les sens). |
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